Interview de Victor Gager, fondateur de TIDES Lab.

😉 Bonjour Victor ! Pourriez-vous vous présenter ? Quelle est votre histoire et votre projet ?

Je suis arrivé à Lorient il y a plus de 10 ans pour mes études que j’ai terminées par une thèse dans le domaine des matériaux (matériaux composites renforcés par fibre de lin). Les débouchés dans ce secteur sont principalement l’automobile et l’aéronautique, et malgré des propositions d’embauche en fin de cursus, j’ai préféré me consacrer à un domaine qui me parlait plus. Passionné par les sports de glisse, notamment le surf, je savais qu’il y avait encore un fort potentiel de développement au niveau de la R&D et des matériaux dans ce domaine.

Mon projet TIDES lab est né de ce constat, je souhaite accompagner les entreprises du secteur des sports de glisse aquatiques dans leurs démarches de Recherche, Innovation et Développement afin d’améliorer les performances environnementales/techniques de leurs produits. Entre bureau d’étude et laboratoire, le TIDES lab permettra en parallèle de se pencher sur des thématiques de recherche spécifiques en collaboration avec d’autres acteurs (académiques et industriels).

La ligne directrice de mon travail au sein de TIDES Lab sera : qualifier, optimiser, innover.
Les missions consisteront dans un premier temps à déterminer les caractéristiques du matériel (analyse des performances de planches par exemple), analyser les propriétés des matériaux utilisés pour la fabrication de ce matériel et ainsi créer des données à ce sujet. Celles-ci permettront de proposer des pistes d’amélioration et d’innovation (matériaux, méthodes de mise en œuvre, etc.).

📆 Où en êtes-vous dans votre projet ?

Le TIDES lab devrait être lancé au premier trimestre 2023, le projet étant complétement structuré aujourd’hui. J’ai déjà des pistes de partenariats potentiels et je continue de prospecter. Le dispositif Emergys m’a permis de faire du « prototypage » des services et offres que je proposerai avant de me lancer.

Le début de l’année 2023 est en partie dédié à des interventions à l’Université de Bretagne Sud sur les thématiques des matériaux composites, notamment pour le Master Ingénierie Marine qui a ouvert cette année.

🤔 Qu’est-ce qui a été le plus difficile jusqu’ici ?

La R&D dans le domaine du surf n’est pas encore très développée à l’heure actuelle. Or il existe un fort potentiel en termes d’innovation à développer dans ce domaine afin de le rendre plus vertueux de l’environnement. Le plus difficile est de trouver le levier pour que les entreprises passent à l’action, car même si elles sont conscientes des problématiques et montrent de l’intérêt lorsque l’on évoque des axes d’études, rien ne les oblige à le faire. Cela dit, depuis un an la législation évolue et va de plus en plus contraindre les fabricants de matériel à se soucier de l’impact environnemental de leurs produits.

Cela va donc dans le sens du TIDES Lab car la résolution des problématiques telles que l’éco-conception prenant en compte l’ensemble du cycle de vie (de la conception des équipements à la gestion de leur fin de vie) vont devenir des enjeux stratégiques dans les prochains mois et les prochaines années.

🎯 Quel marché visez-vous ?

Je vise principalement le marché des sports de glisse aquatiques et le surf en premier lieu. Cette industrie regroupe des profils d’entreprises très différents, allant de l’artisanat à la production industrielle. Les services du TIDES Lab s’adresseront aux deux sous des formes différentes selon leurs problématiques respectives. L’objectif est notamment de mutualiser les ressources des petites structures (qui ont généralement des besoins similaires) afin de mener des actions plus larges qui auront donc davantage d’impact. Avec les plus grosses structures, il sera possible de mener des actions plus poussées en termes d’innovation.

Plus tard, d’autres marchés pourront être approchés (outdoor, sports nautiques, énergie …) car des similitudes existent au niveau des problématiques et enjeux entre ces domaines. Le fait d’être à Lorient est une vraie chance car il y a déjà tout un écosystème autour du maritime et de l’innovation en place. Cela dit, l’objectif est de garder le principal de l’activité autour des sports de glisse.

Un mot sur l’équipe : combien êtes-vous ? Prévoyez-vous des recrutements ?

Pour l’instant je suis seul. À terme, selon l’évolution de l’activité, j’aimerais constituer une équipe comprenant entre 5 et 10 collaborateurs. Cela permettrait de diversifier les compétences dans d’autres domaines techniques (hydrodynamisme, conception, mesure d’impacts, etc.). Aujourd’hui l’expertise se concentre principalement autour des matériaux, ainsi que de la connaissance des problématiques et enjeux du secteur des sports de glisse aquatiques.

🤝 Comment Lorient Technopole vous a-t-elle accompagné ?

Je suis accompagné par Régis Guyon depuis presque deux ans. Il m’a aidé dans la structuration de mon projet, pour la mise en réseau, l’accompagnement à la demande d’aides financières. J’ai notamment pu être sélectionné au dispositif Emergys.

Avez-vous perçu des aides de la Région ? Prévoyez-vous une levée de fonds ?

Je suis aidé par le dispositif Emergys qui permet de financer des études préalables à la création d’entreprise (prototypage, études juridiques, marketing…). J’ai été aidé financièrement par l’accélérateur initiative jeune et je suis en contact avec la fondation Guyomarc’h.

Je ne prévois pas de faire une levée de fond pour le moment : le projet a été fait de façon à ne pas avoir besoin d’en faire une.

Merci pour cette interview Victor !

Crédit photo couverture ©Clément Boron Photography